2020 fut la pire année de crise pour les commerces de proximité. Toutes les analyses tendent pourtant à montrer que malgré une situation compliquée, les opportunités sont nombreuses et bien réelles depuis le début de cette période particulière. En 2020, les achats n’ont en effet jamais été aussi importants au global. Les internautes se sont rués sur les sites d’achat en ligne.
La plupart des indicateurs montrent que c’est en Belgique francophone que les commerces de proximité ont les plus belles opportunités de croissance au vu du retard qu’ils affichent dans l’inéluctable digitalisation.
Le e-shop au service des établissements de proximité
En 2017, les achats en ligne ont généré près de 20 milliards d’euros et on s’attend au double pour 2021. D’ici 2040, on estime que 95% des achats seront réalisés en ligne…
Aujourd’hui, en Belgique, on estime le nombre d’e-shops à près de 20 000 dont 1445 entreprises belges déclarées actives en e-commerce B to C :
- Bruxelles: 490
- Flandre: 3472
- Wallonie: 1445
La FEVAD évalue à environ 220 000 le nombre d’e-shop en France fin 2017. Avec une moyenne d’un e-shop pour 300 habitants, il semblerait donc que proportionnellement, les français aient créé au moins 2 fois plus de boutiques en ligne que les belges.
61 % des consommateurs belges (entre 16 et 74 ans) ont acheté au moins une fois en ligne en 2018 (près de 8 internautes sur 10 sont des e-acheteurs), sur base du baromètre de la société de l’information de la DG Statistique du SPF Economie. On estime qu’avec la crise du Covid ces chiffres ont fortement augmenté depuis 2019…
Fréquence et budget d’achat en ligne en Belgique
- plus de la moitié des e-acheteurs dépensent au minimum 100 €/mois;
- 48% des internautes font des achats au moins une fois par mois et 7% au moins une fois par semaine;
- En 2019, l’e-commerce atteignait déjà près de 8% du chiffre d’affaires total du commerce de détail en Belgique;
- 32% des consommateurs ont acheté en ligne en 2017 en substitution d’achats effectués auparavant en boutique physique (ce chiffre va probablement doubler en 2021);
- les achats en ligne que les clients viennent chercher en magasin (semaine du 2 au 8 mars) ont augmenté de 29% (Nielsen);
- 88 % des commerces physiques en Asie du Sud-Est prévoient de proposer un service “click and collect” – acheter en ligne et récupérer en magasin – en 2021 (Zebra Technologies)
La plupart de ces chiffres ont quasi doublé depuis les périodes de confinement. De nombreuses personnes réticentes ont dorénavant pris l’habitude d’acheter en ligne, même pour des articles d’épiceries ou des boissons…
Paradoxalement, si le belge a toujours acheté beaucoup au niveau du commerce local, cette situation est opposée en matière de commerce en ligne : les consommateurs belges achètent en ligne bien moins en Belgique qu’à l’étranger.
La raison première à ce triste constat est qu’il n’y a pas assez d’e-shops belges. En Belgique francophone, les commerces de proximité accusent un sérieux retard dans la manne e-shop européenne. Cela représente des centaines de millions d’euros qui sont dépensés dans d’autres régions où les commerces semblent mieux informés et représentés sur le web…
Selon l’étude de GE Capital Retail Bank, 81% des acheteurs recherchent les produits en ligne avant de se rendre en magasin pour finaliser. Leurs données indiquent clairement que la majorité ne va pas utiliser une marque dans les mots clefs de leurs recherches mais plutôt des catégories comme par exemple “sac à main dame en cuir”, “fleurs liège” « restaurant à emporter uccle » ou « boulangerie autour de moi« . Il est donc impératif d’étendre sa présence en ligne au-delà d’un site web (base toujours nécessaire pour tout commerce), afin d’optimiser son référencement.
Lorsqu’ils recherchent des informations sur une enseigne ou un commerce, les internautes vont sur toujours prioritairement sur Google.
Avec une fiche “Google my Business” optimisée, ils ont maintenant accès à toutes les informations nécessaires pour prendre leur décision (activité précise, horaires, avis, numéro de téléphone, etc). Cela va nécessiter la mise en place d’un minimum de stratégies digitales adaptées et l’utilisation d’outils de marketing local. Aujourd’hui cette démarche minimale est devenue accessible peu importe le chiffre d’affaires réalisé par votre commerce.
Nous avons constaté que nos clients qui avaient optimisé leur visibilité en ligne début 2020 ont réussi, malgré la crise et les restrictions, à avoir plus de trafic dans leurs commerces et/ou sur leur site web qu’en 2019. On a constaté par exemple que 18% d’internautes supplémentaires ont activé leur GPS depuis Google pour se rendre dans un établissement et selon Google, 50% de ces nouveaux visiteurs y ont fait un achat.
De plus en plus de consommateurs locaux se ruent sur les sites web pour effectuer des achats, se faire livrer, ou récupérer leurs produits en click & collect.
Tous les voyants sont donc au vert pour les commerces qui pourront investir le terrain en ligne dans les prochains mois…
Pour la plupart des commerçants, quelle que soit leur taille, le meilleur moyen de s’en sortir est, aujourd’hui plus que jamais, de digitaliser l’expérience client :
- en créant un site web valable et efficace (près de 75% des commerces belges francophones n’ont pas de site ou ont un site inutile aujourd’hui),
- en proposant un service de livraison, réservation, commande en ligne ou de click & collect, par exemple. On l’a bien compris lors des derniers mois: les commerces qui ont franchi le cap s’en sortent bien mieux que les autres…
Vous pensez que tout ça va trop vite, que ce n’est pas plus pour vous?
Détrompez-vous! La restauration à emporter date de l’époque romaine et un e-shop peut aujourd’hui se gérer de a à z pour moins de 100 € / mois…
L’histoire montre que seuls ceux qui évoluent restent dans la course… Les petits commerces locaux doivent en prendre conscience d’urgence!
E.M.
Sources
1 | https://kinsta.com/fr/blog
2 |https://www.retis.be/plateformes-ecommerce
3 |Fédération COMEOS (2019) – https://comeos.be/stats
4 |https://www.journaldunet.com/ebusiness/commerce/
5 |https://www.rtbf.be/tendance/detente/detail_la-livraison-a-domicile-un-phenomene-pas-si-nouveau?id=10621526